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Libération
Interview

«Pour une écologie de la sobriété joyeuse»

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Eva Joly, possible candidate en 2012, revient sur le conflit des retraites et explique les orientations économiques d’Europe Ecologie :
L'eurodéputée Eva Joly, le 20 août 2010 à Nantes. (AFP Bernard Loubinoux)
publié le 2 novembre 2010 à 0h00

Possible candidate d’Europe Ecologie-les Verts à la présidentielle de 2012, Eva Joly précise les grandes lignes de son projet en matière économique et sociale.

Quelles leçons tirez-vous du mouvement contre la réforme des retraites ?

Je retiens combien a été vive la réaction de la société civile face au passage en force. On ne gouverne pas un pays contre lui-même. Le gouvernement a suivi une ligne comptable bête et méchante qui rend la réforme injuste et ne règle pas le problème. Ceci dit, la loi n’est pas encore promulguée. Il va y avoir un recours devant le Conseil constitutionnel. On fait porter la totalité du poids et du coût de la réforme sur une partie de la population, ceux qui ont commencé à travailler tôt, c’est-à-dire les ouvriers et les artisans, les femmes et les précaires. La réforme des retraites sera un grand sujet de 2012 !

Dans ce conflit, Europe Ecologie n’est guère apparue comme une alternative crédible…

On n’a pas vraiment l’habitude de nous entendre sur les questions économiques et sociales. Et nous sommes une nouvelle force. Nous avons pourtant fait des propositions créatives comme la période de transition entre le travail et la retraite. A nous d’arriver à crier plus fort.

Vous revendiquez une écologie sociale fondée sur le réalisme budgétaire. Comment comptez-vous dégager des marges de manœuvre ?

Nous pensons que toutes nos propositions doivent être ancrées dans la réalité budgétaire. Nous sommes dans une situation catastrophique créée depuis dix ans par les gouvernements successifs qui, en abaissant les impôts des plus aisés, nous ont privés de 100 milliards d’euros de recettes annuelles. Et ont constitué un mur de dettes de 1 500 milliards. C’est l’idéologie dominante libérale qui a voulu faire croire que l’on pouvait s’endetter à l