A quoi joue Benoît Hamon ? En tout cas pas au père Noël, a sèchement rappelé Martine Aubry mardi soir en préambule du bureau national consacré au texte sur l'égalité réelle, dont elle lui a confié la charge. La première secrétaire est d'abord intervenue «pour défendre Benoît», interprétaient hier les amis de François Hollande, qui ont violemment critiqué le «catalogue sans priorité» du représentant de l'aile gauche du PS. Hamon décrypte : «Elle n'a pas apprécié leur petite musique sur le thème : "Ouh la la, le texte sur l'égalité réelle, c'est la hotte du père Noël !" Ce n'était pas pour me défendre, moi.» Rien n'énerve plus la maire de Lille que les petites phrases qui sapent son profil de bétonneuse de l'unité du parti. Mais il s'agit aussi de calmer la fronde montante à l'encontre de son turbulent allié.
L'incident est symptomatique de la stratégie à double détente suivie par Docteur Hamon, porte-parole du PS, et Mister Benoît, qui invite Olivier Besancenot à l'université d'été de son courant. Un partage des rôles jusqu'ici utile à la première secrétaire : «On canarde à droite, on muselle à gauche. Et on soutient Aubry», résume un jeune «hamoniste». Sauf que sur les retraites, la température est montée d'un cran, lorsque, porté par le mouvement social, Hamon a remis en cause le «précepte psychorigide d'allongement de la durée de cotisation du parti», selon l'expression d'un de ses proches. Provoquant une levée de boucliers des t