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Libération

Les députés sauvent leur ancien régime

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Retraite. Malgré des concessions, le mode de calcul des pensions des élus restera très avantageux.
publié le 4 novembre 2010 à 0h00

Faites ce que je vote, pas ce que je fais. Ou comment les députés, contraints de réformer leur régime (très) spécial de retraites, ont accepté hier de l’aménager, mais sans renoncer totalement à leurs avantages. Une réforme approuvée par l’ensemble des partis représentés au bureau de l’Assemblée, à l’exception du vert François de Rugy.

Mesure phare qui existait jusqu'ici pour les députés : le système de double cotisation lors des trois premiers mandats, puis d'un et demi sur le suivant. Celui-ci permettait aux députés de cotiser 22,5 ans pour une retraite complète, contre plus de 40 aujourd'hui pour le commun des mortels. Avec la réforme, ils ne pourront plus cotiser «que» 1,5 fois sur les deux premiers mandats, 1,33 pour le suivant, puis 1,25 sur ceux d'après. «Un effort sans précédent», selon le cabinet de Bernard Accoyer, président (UMP) de l'Assemblée. Et qui conduira à amputer les retraites de 25%.

Imbattable. En réalité, même réformé, le régime restera très confortable. Ainsi, au bout d'un mandat, un député sera encore assuré de toucher une pension de près de 1 200 euros (contre 1 600 euros auparavant). Soit une retraite obtenue en cinq ans quasi équivalente au montant de la pension médiane touchée par les Français (1 334 euros) après une carrière complète (près de 40 ans de cotisation). Et si le député fait un second mandat, il touchera alors le double (2 400 euros, au lieu de 3 200 euros auparavant). Pour faire taire les critiques, l'Assemblée