On connaissait le choix de Sophie. Celui de Nicolas sera-t-il aussi difficile ? Depuis plusieurs semaines, le Président hésite. Qui va-t-il bien pouvoir nommer à Matignon : Jean-Louis Borloo ou François Fillon ? Chaque jour apporte son lot de signes et de rumeurs en provenance de l'Elysée ou de la majorité, démentant les convictions jusque-là les plus solidement établies. Mercredi, c'est Fillon qui prononçait un discours défendant la «continuité» de la «politique réformiste», après avoir fait savoir qu'il en avait longuement discuté avec Sarkozy. Hier, c'est le chef d'Etat lui-même qui a loué les qualités de Borloo, lors d'un déplacement dans l'Aube (lire ci-contre). Tout cela vire au feuilleton people de plus en plus ridicule, mais l'enjeu n'est pas anodin. Nicolas Sarkozy tergiverse sur l'orientation politique qu'il va donner à la fin de son quinquennat. D'un côté, il y a le choix d'un tournant social, qui serait incarné par la promotion de l'actuel ministre de l'Ecologie. De l'autre, il y a celui de la continuité, avec l'hypothèse d'un remaniement ne concernant que les ministres, mais laissant le premier d'entre eux inchangé.
Affinités. Officiellement, le chef de l'Etat n'a pas encore fait son choix, mais ses préférences ont largement filtré : il penche pour Borloo. Un choix de cœur d'abord - Sarkozy se sent des affinités avec l'homme, alors que Fillon l'agace -, mais aussi de raison. Cette nomination montrerait aux syndicats et à l'opini