Certains préfèrent parler du mouvement social, d'autres miser sur 2012. Avec le remaniement, la rue a du mal. Virage social… ou pas. «Je m'en fous royalement. Que ce soit Fillon, Borloo, un homme de droite, de gauche, la politique commence à m'exécrer.» Gare du Nord, hier, à Paris. Café à la main, costume bleu impeccable, Alain, 54 ans, patron d'une PME nordiste, commence à se sentir «gêné» d'être français :«Nos politiques font de la politique pour la politique, leur but, c'est d'être réélus le coup d'après. A l'étranger, on rit de nous.» Peu importe le remaniement, un homme a la faveur de tous les mécontentements, c'est le président de la République. Les autres, c'est secondaire. Professeur d'anglais, 45 ans, Dominique Boisnel affirme : «Borloo a l'air un peu plus sympa et ouvert que François Fillon, mais il ne changerait pas grand-chose s'il devenait Premier ministre.»
«Cadavre». Francis, retraité de 81 ans, s'emporte : «Fillon, c'est dommage de l'enlever, il est bien. Mieux que l'autre avec ses cheveux hirsutes. Mais, il faut toujours un cadavre pour la populace.» Même constat, en plus nuancé, pour John, 64 ans : «Ce changement donnerait l'illusion que ça peut aller mieux. Mais le choix de Jean-Louis Borloo, c'est pour attraper le centre quand même…» Le remaniement, c'est un pis-aller par rapport à ce qui vient de se passer. En octobre, Emmanuel Mourmant, 29 ans, blouson de cuir et pantalon vert, a mani