INTOX
Dans le maelstrom des petites et grandes intox qui pimentent (ou polluent) le débat public, c'est un des bobards les plus étonnants: mi-octobre, sur France Info, Ségolène Royal a encore trouvé le moyen de dénoncer une hausse de 150% du traitement des ministres. Alors qu'elle était interrogée sur le mouvement de grève, Royal a lâché: «L'injustice, c'est que les ministres qui ont voté cette loi se sont augmentés de 150%».
DESINTOX
Cette «injustice» dénoncée par Royal est parfaitement fictive. Si le salaire du président de la République a bien été boosté de quelque 200% en 2007, le traitement (quelque 14.000 euros) des ministres du gouvernement Fillon, depuis 2007, a seulement augmenté de quelques centaines d'euros, au gré de la hausse du point d'indice de la fonction publique. En fait, la dernière augmentation substantielle des membres du gouvernement remonte à 2002. Leur traitement avait été revalorisé de 70% (passage de 7809 euros à 13.300 euros bruts). Un copieux coup de pouce destiné à compenser la suppression des fonds secrets dans lesquels les ministres puisaient souvent -dans l'opacité la plus totale- une rallonge salariale. Bref, rien ne vient étayer cette affirmation d'une hausse de 150%...
Pourtant, ce n'est pas la première fois que Royal fait le numéro. La première date de février 2009. Surfant sur la crise guadeloupéenne, et le départ controversé du secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Yves Jégo, Royal avait