Menu
Libération

La Lanterne en pleine lumière

Article réservé aux abonnés
L'entrée de La Lanterne le 27 juillet 2009 à Versailles (© AFP Bertrand Guay)
publié le 8 novembre 2010 à 0h00

Parmi les mauvais traitements que François Fillon a eu à subir de la part de son supérieur, être privé de la résidence versaillaise de la Lanterne ne fut pas le moindre. Nicolas Sarkozy a tout simplement annexé, pour en faire son propre pied-à-terre, ce grand pavillon de chasse avec tennis et piscine, voisin des jardins de Versailles, qui était la résidence secondaire des Premiers ministres depuis 1959. Il est vrai que l'on ne peut pas aller au fort de Brégançon tous les week-ends ! L'histoire politique et patrimoniale du pavillon de la Lanterne restait à écrire, c'est désormais chose faite avec l'ouvrage de Patrice Machuret, journaliste politique à France 3 qui eut l'insigne honneur de se faire traiter de «crétin» par Nicolas Sarkozy en raison de ses écrits dans un précédent ouvrage.

Cependant son nouveau livre n'est en rien un règlement de comptes : il s'agit d'un voyage de 1787 (date de construction de cet édifice) jusqu'à nos jours, lors duquel on croise un bel échantillon du personnel politique français. Machuret a recueilli les confidences de Michel Rocard, Jean-Pierre Raffarin, Edouard Balladur et autres anciens locataires ou invités. La Lanterne est le lieu d'une histoire à la fois officielle et anecdotique, occulte ou flamboyante. Car, en France plus que partout ailleurs, la République a toujours eu de singuliers rapports avec la pierre. L'épisode le plus singulier est le séjour de sept ans (record inégalé à ce jour) qu'y fit André Malraux, alors ministre de