Récupérer De Gaulle pour justifier sa politique. C'est ce que Nicolas Sarkozy a fait, hier, à l'occasion du 40e anniversaire de la mort du fondateur de la Ve République. Reprenant ainsi la tradition du pèlerinage à Colombey-les-Deux-Eglises (Haute-Marne) - chère aux gaullistes, mais abandonnée depuis 1999 à la demande de la famille - pour célébrer «son» De Gaulle.
Pour fêter les retrouvailles, le programme avait été bien fait, avec un passage par tous les «lieux saints» du Général : sa tombe, la Boisserie - sa dernière résidence- et la Croix de Lorraine qui surplombe le village. France 2 avait même été conviée à retransmettre l’événement en direct. Mais Sarkozy, la tête à la conjoncture politique sans doute - il est venu accompagné de François Fillon, et non de Jean-Louis Borloo (un signe en vue du remaniement ?) -est ensuite apparu distant et très décalé dans l’évocation de son illustre prédécesseur. Laisser à l’émotion le temps de s’installer n’a jamais été sa marque de fabrique.
Rares. Comme à son habitude, Sarkozy a choisi de limiter au maximum le temps passé hors de Paris. A 11 h 05, il arrive devant le cimetière de Colombey, où la pluie commence à tomber. A 11 h 10, il est déjà reparti, après avoir déposé une gerbe, s'être incliné devant la tombe, puis avoir serré quelques mains. A 11 h 30, il est à la Boisserie pour signer le livre d'or en compagnie d'Yves de Gaulle, le petit-fils du Général. A 11 h 50, il dépose une nouvelle gerbe