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Interview

Hollande : «Le parti doit lever un espoir crédible»

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Pour l’ex-premier secrétaire, le texte de Benoît Hamon est trop dans la surenchère.
François Hollande le 27 août à La Rochelle (© AFP Bertrand Guay)
publié le 12 novembre 2010 à 0h00
Pourquoi vous êtes-vous abstenu lors du vote du texte ?

Ce texte, qui comporte beaucoup de propositions intéressantes, présente plusieurs limites : il n’est pas mis en perspective par rapport à un projet, il n’est pas séquencé dans le temps, il additionne au lieu de choisir. Rien n’est hiérarchisé. On dit que c’est une boîte à outils. Pourquoi pas ? Mais on ne dit pas ce qu’on fabrique, ni avec quel mode d’emploi. Etre de gauche, ce n’est pas en promettre tant et plus. C’est en faire autant que possible pour réussir ensemble.

Ne s’agit-il pas aussi de faire renaître l’espoir pour 2012 ?

Comprenons d’abord le contexte. La droite vient de subir une double épreuve, sociale avec un mouvement puissant qui laissera des traces, et politique avec l’annonce prématurée d’un remaniement qui a affecté l’autorité du chef de l’Etat. Elle en sort affaiblie, certes, mais déjà en configuration de campagne. La gauche a joué son rôle d’opposition. Il est demandé au PS bien davantage : lever un espoir crédible.

Martine Aubry cible le 1% de camarades qui ne proposent pas…

Je suis sans doute celui qui, depuis plusieurs mois, a fait le plus de propositions : de la réforme fiscale au pacte éducatif, sans oublier la nouvelle croissance. Certaines ont d’ailleurs été reprises. Mais quand un débat est ouvert sur un sujet aussi important que le projet pour 2012, il est préférable d’accepter toutes les observations. Sinon, le risque, c’est l’indifférence. C’est le cas quand à peine 70 membres, sur 300 votent au dernier conseil national. Ou quand seul un militant sur trois se déplace pour ratifier les textes de nos conventions.

Martine Aubry ne pratiquerait-elle pas la méthode de la synthèse ?

Je ne me plains pas que la synthèse à laquelle j’ai long