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Libération
Récit

Le PS ressort la bataille rangée

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Après deux mois de cohésion affichée, les guerres intestines sont de retour entre les ailes droite et gauche du Parti socialiste. A l’origine du clash : le texte sur «l’égalité réelle» de Benoît Hamon.
Socialist member Benoit Hamon listens to France's Socialist Party leader Martine Aubry as she delivers her speech at the end of the French Socialist Party National council in Paris February 28, 2009. REUTERS/Regis Duvignau (FRANCE) (Regis Duvignau / Reuters)
publié le 12 novembre 2010 à 0h00

Le cessez-le-feu entre camarades semble n'être plus qu'un lointain souvenir. Le climat d'unité qui depuis deux mois présidait aux destinées du PS, sur fond de mouvement social et de déchirements à droite, vient de disparaître tragiquement. Le drame s'est déroulé mardi soir, à l'occasion du vote par le conseil national, le «parlement» du parti, du texte sur «l'égalité réelle» présenté par Benoît Hamon, porte-parole du PS et leader de son aile gauche. Un projet de société sur lequel plusieurs personnalités du parti, et non des moindres, se sont abstenues, signifiant ainsi leur désapprobation : François Hollande, Manuel Valls, Pierre Moscovici, Gérard Collomb, François Rebsamen et leurs amis. Depuis, le débat s'envenime entre «aile droite» et «aile gauche», entre «réalistes» et «ambitieux». «Sur le fond, ça se durcit», convient Manuel Valls.

Enorme Menhir. Il aura donc fallu attendre la quatrième et dernière convention programmatique du PS - après celles sur le projet économique, la rénovation du parti et enfin les relations internationales - pour que les hostilités reprennent. Bien sûr, à ce stade, il ne s'agit que d'une explication «sur le fond», donc. Mais le front commun des «réformistes» attaque ce texte tous azimuts. Trop étatiste, dirigiste et jacobin dans sa philosophie : «Dans une société beaucoup plus décentralisée, ce texte fait la part trop belle à l'Etat, aux lois, aux allocations universelles», déplore Pierre Moscovici. P