Le cessez-le-feu entre camarades semble n'être plus qu'un lointain souvenir. Le climat d'unité qui depuis deux mois présidait aux destinées du PS, sur fond de mouvement social et de déchirements à droite, vient de disparaître tragiquement. Le drame s'est déroulé mardi soir, à l'occasion du vote par le conseil national, le «parlement» du parti, du texte sur «l'égalité réelle» présenté par Benoît Hamon, porte-parole du PS et leader de son aile gauche. Un projet de société sur lequel plusieurs personnalités du parti, et non des moindres, se sont abstenues, signifiant ainsi leur désapprobation : François Hollande, Manuel Valls, Pierre Moscovici, Gérard Collomb, François Rebsamen et leurs amis. Depuis, le débat s'envenime entre «aile droite» et «aile gauche», entre «réalistes» et «ambitieux». «Sur le fond, ça se durcit», convient Manuel Valls.
Enorme Menhir. Il aura donc fallu attendre la quatrième et dernière convention programmatique du PS - après celles sur le projet économique, la rénovation du parti et enfin les relations internationales - pour que les hostilités reprennent. Bien sûr, à ce stade, il ne s'agit que d'une explication «sur le fond», donc. Mais le front commun des «réformistes» attaque ce texte tous azimuts. Trop étatiste, dirigiste et jacobin dans sa philosophie : «Dans une société beaucoup plus décentralisée, ce texte fait la part trop belle à l'Etat, aux lois, aux allocations universelles», déplore Pierre Moscovici. P