Dominique Strauss-Kahn, qui incarna longtemps le social-libéralisme, peut-il endosser un projet que la droite du parti récuse ? Le managing director du FMI, qui dans les pays où intervient l'institution y préconise rigueur budgétaire et coupes financières dans les services publics et les politiques sociales, pourrait-il en quelques semaines passer à un projet fondé sur la réhabilitation de l'intervention étatique tous azimuts ? Là est la question. Et chacun, parmi ses proches, s'emploie à l'éviter soigneusement.
«Il est au G20, il a d'autres préoccupations qu'un texte interne au PS dont on nous explique qu'il n'est qu'une étape parmi d'autres», évacue la secrétaire nationale Marisol Touraine, qui s'est abstenue, comme Pierre Moscovici. «Laissons DSK en dehors de cette histoire, plaide le député du Doubs. Personne ne peut adopter ce texte en l'état s'il est candidat. Même Martine Aubry.»
D'autres strauss-kahniens, derrière Jean-Christophe Cambadélis, son premier lieutenant, ont voté le texte sans broncher, arguant des apports négociés par son courant dans l'introduction, notamment sur «l'Etat prévoyant et stratège» et la «démocratie sociale». Ou encore du torpillage de la proposition de contrôle public de Total, initialement proposée par Benoit Hamon. Comment les amis de DSK, pas précisément les plus gauchistes du parti, peuvent-ils justifier leur soutien à un texte «extrêmement étatiste auquel personne ne croit», s