François Fillon reconduit, comme Brice Hortefeux, Christine Lagarde, Michèle Alliot-Marie et beaucoup d'autres ministres sortants : on est loin du big-bang promis au mois de juin par l'Elysée. Pourtant, le Premier ministre se trouve fortifié après plus de sept mois de tergiversations élyséennes. «Je mesure l'honneur qui m'est fait de pouvoir continuer à servir la France. Je mesure aussi la responsabilité qui m'incombe en cette période difficile. La décision du Président m'oblige envers tous les Français», a solennellement communiqué François Fillon après l'annonce de sa nomination par Nicolas Sarkozy.
Hache de guerre. Hier, un nouveau mot s'est, sans surprise, imposé dans le vocabulaire politique : voici venu le temps de l'hyper Premier ministre. Contre toute attente, François Fillon est donc parti pour rester à Matignon jusqu'au terme de ce quinquennat. Il l'a inauguré dans la position humiliante du «collaborateur», simple exécutant d'une politique décidée à l'Elysée. Il le termine considérablement renforcé, fort d'une autorité que plus personne ne conteste à droite. Dans l'entourage du chef de l'Etat, on assure toutefois que Sarkozy ne va pas tarder à réaffirmer son leadership. Il en aura l'occasion très rapidement, dès le 24 novembre devant les parlementaires de la majorité réunis à l'Elysée.
Paradoxalement, l'événement de ce remaniement ne tient pas à une nomination, mais à un refus : Jean-Louis Borloo a annoncé lui-même qu'il avait «