A force de donner des gages à sa droite, on finit par en être prisonnier. C'est la mésaventure qui vient d'arriver à Nicolas Sarkozy. La montagne de communication accouche d'une souris politique et la continuité prévaut largement sur le changement. Outre l'arrivée d'Alain Juppé à la Défense, c'est la fin officielle de toute ouverture qui frappe le plus et le resserrement sur une équipe d'affidés destinée à faire campagne plus qu'à gouverner. C'est que ce remaniement, en fait, est un renoncement. Après la défaite des régionales, le Président avait conçu une manœuvre en deux temps : consolider sa droite, puis s'ouvrir au centre. L'été fut consacré à la sécurité et à l'identité nationale, alliées dans un douteux cocktail destiné à rallier les électeurs attirés par le Front national. A l'automne, la réforme des retraites eut pour fonction de montrer que la majorité pouvait résister à la fronde syndicale. Après cette séquence droitière, le remaniement devait ouvrir un nouveau chapitre, symbolisé par l'arrivée à Matignon de Jean-Louis Borloo, issu de la famille centriste et dédié au «virage social». Manœuvre ratée. L'hypothèse Borloo a suscité une levée de boucliers au sein de l'UMP, qui a plébiscité François Fillon, l'apôtre de la continuité stratégique. Le successeur pressenti s'est lancé dans une campagne maladroite et contraire aux usages de la Ve République. Chargé de l'Energie au sein du gouvernement, il a donné le sentiment de marcher à côté de ses pompes à essen
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