Nicolas Sarkozy a tout fait pour le retenir. Mais après lui avoir fait miroiter Matignon, le président de la République pouvait difficilement trouver un lot de consolation susceptible de maintenir Jean-Louis Borloo au gouvernement. Pas même les Affaires étrangères, la Justice ou un ministère réunissant emploi et politique industrielle, qui lui auraient été proposés.
Il a donc pris le risque de laisser le président des radicaux valoisien - parti associé à l’UMP- présenter en 2012 une candidature susceptible de rassembler les principales composantes de l’ex-UDF, actuellement dispersées entre l’UMP, le Nouveau Centre d’Hervé Morin et le Modem de François Bayrou. Un risque calculé : même si des candidatures centristes issues de la majorité peuvent réduire le score du candidat UMP au premier tour, elles peuvent aussi l’aider à rallier l’électorat modéré pour le second.
En attendant, Nicolas Sarkozy va devoir surveiller comme le lait sur le feu son ex-ministre de l'Ecologie, dont la popularité ne devrait pas souffrir de cet épisode, qui lui a permis d'affirmer son indépendance. Selon notre sondage Viavoice-Libération (réalisé les 12 et 13 novembre auprès de 1 022 personnes), Jean-Louis Borloo est, derrière François Fillon (53%) et Christine Lagarde (49%), la troisième personnalité de droite dont les Français espèrent qu'elle va jouer «un rôle politique important à l'avenir». Avec un score de 44%, loin devant Nicolas Sarkozy, en sixième position avec 35%. Une menace