Cette fois, François Fillon s'est efforcé de faire ça proprement, avec cette «élégance» dont le juge dépourvu son rival Jean-Louis Borloo. Contrairement à Yves Jego et Christine Boutin, virés en juin 2009 sans un coup de fil, la plupart des sortants ont eu droit à un appel du Premier ministre.
A l'exception notable de Fadela Amara, qui avait appelé au départ du «bourgeois de la Sarthe». Une expression que l'ex-secrétaire d'Etat assumait, hier, sur France 2. «Chacun doit prendre ses responsabilités. Il y a un Premier ministre, il doit être respecté», indiquait-on à Matignon pour justifier l'éloignement de ceux qui ont ouvertement fait campagne pour Borloo.
Hyper-Premier ministre ? Abondamment utilisée hier, l'expression «surprend» à Matignon, où l'on reconnaît toutefois que Fillon a pris une part active à la construction du nouveau gouvernement. Dans la journée de dimanche, le Premier ministre s'est rendu à trois reprises à l'Elysée pour rendre compte de ses discussions. Dans ces dernières heures, c'est à Matignon, et nulle part ailleurs, qu'ont défilé des prétendants aux postes ministériels. Une rupture avec la pratique inaugurée en 2007, lors de l'avènement de l'hyperprésident.
Pour prendre la vraie mesure du nouveau rapport de forces au sein de l’exécutif, il faudra entendre le discours de politique générale que Fillon prononcera le 24 novembre devant l’Assemblée. Il s’était déjà livré à cet exercice le 3 juillet 2007. Mais son allocution a