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Libération

Quand la droite perd son centre

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Ecartés du gouvernement par Sarkozy, les centristes sont tentés de s’ériger en opposition interne.
Maurice Leroy (G), ministre de la Ville, Jean-Louis Borloo (C) et l'ex-ministre de la Jeunesse Marc-Philippe Daubresse, après une réunion des familles centristes à l'Assemblée nationale, le 15 novembre 2010 à Paris (AFP Francois Guillot)
publié le 16 novembre 2010 à 0h00

Renforcer un Premier ministre auparavant considéré comme un simple «collaborateur», se mettre à dos les centristes en donnant l'impression de revenir à l'Etat RPR, nommer à la tête de l'UMP un potentiel concurrent à la présidentielle… La stratégie qui sous-tend les choix du remaniement semble bien obscure. Peut-être se révélera-t-elle ce soir, au cours de l'interview télévisée que donnera Nicolas Sarkozy. Pour l'instant, tout semble se passer comme si le chef de l'Etat avait décidé, de lui-même, de renforcer tous les contre-pouvoirs au sein de sa majorité. A-t-il perdu la main, en laissant les événements lui dicter son action? Ou se dit-il que la mise entre parenthèses de l'hyper-présidence lui servira à regagner l'opinion et gagner la prochaine présidentielle?

«zozo». Le déroulé de l'interminable feuilleton du remaniement fait pencher la balance du côté de la première hypothèse. La reconduction de François Fillon à Matignon n'est pas le premier choix de Sarkozy. Dès le mois de mars, il était question qu'un autre homme incarne la «nouvelle étape politique» que le Président promettait pour «l'après réforme des retraites». Et il y a encore trois semaines, c'est bien Jean-Louis Borloo, loué par les conseillers élyséens comme «expert de la chose sociale», qui «à 99%» avait sa préférence. Mais il a fallu reculer devant la résistance de la majorité, vent debout contre celui qui s'est vu attribuer le qualificatif peu aima