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Libération

L’esprit aux contradictions

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Le Président a tenté de vendre «une nouvelle étape» en se gardant de toute remise en cause.
publié le 17 novembre 2010 à 0h00

Tourner la page des erreurs de ces derniers mois, expliquer le feuilleton interminable du remaniement et, enfin, vendre les futures réformes du nouveau gouvernement Fillon… L’exercice télévisé auquel s’est livré hier soir Nicolas Sarkozy était complexe. Et il a semblé particulièrement pénible à un Président rétif à toute forme d’autocritique. En début d’émission, il est paru crispé, sur la défensive, et même agressif envers Claire Chazal après avoir été pris en flagrant délit de contradiction sur la question des Roms. Et, s’il s’est progressivement relâché en présentant ensuite les projets à venir du gouvernement, cette émission ne devrait pas constituer un grand souvenir.

Pour vendre une nouvelle image plus «présidentielle», Nicolas Sarkozy avait pourtant fait des efforts : utilisation d'un ton mesuré, révision de l'imparfait du subjonctif, citations latines et louanges adressées à des figures du Parti socialiste (comme Michel Rocard, cité quatre fois, ou Strauss-Kahn). On a aussi entendu des «hommages» à la responsabilité des syndicats et la réaffirmation qu'il était un homme sachant se remettre en cause. Sur son style personnel, par exemple. Ou sur l'identité nationale, «un mot qui a été mal compris».

Mais le Président s'est bien gardé de toute remise en cause véritable de sa politique. Ainsi, toujours sur l'identité nationale, il a expliqué que «sur le fond», il ne renonçait pas, développant le même amalgame entre immigration et délinquance. Mieu