Les socialistes peuvent-ils s'aventurer sans danger sur le terrain de la sécurité ? Martine Aubry et ses camarades en sont persuadés, qui avancent aujourd'hui lors d'un forum à Créteil (Val-de-Marne) un «pacte national de protection et de sécurité» (lire ci-contre). Des mesures présentées comme «sérieuses, charpentées, argumentées», selon Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national à la sécurité et auteur du texte. Qui concilient «à la fois sanction et approche sociologique des causes de la délinquance», pour le maire de Dijon, François Rebsamen, coorganisateur du forum. Un angle d'attaque sécuritaire destiné à faire pièce à celui du Président. «Le PS a l'opportunité de faire entendre un discours de raison qui tranche avec le discours de l'émotion manié par Sarko, auquel ni les policiers, ni les gendarmes, ni les victimes ne croient plus», explique Urvoas.
«Angélisme». Jusqu'ici, le terrain sécuritaire a toujours constitué une zone à risques pour le PS, en butte à un procès en «angélisme» et «laxisme», voire, lors de la présidentielle, aux coups de ses adversaires. Ce fut le cas en 2002 avec une fin de campagne fortement teintée par les faits divers, qui avait coûté cher à Lionel Jospin, ainsi qu'en 2007, quand l'émeute de la gare du Nord avait laissé pantoise l'équipe de Ségolène Royal, pourtant peu suspecte de tolérance en matière d'ordre. «On était tellement mal à l'aise sur le sujet que notre parole n