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Libération

Benoît Hamon, l’ange noir de Martine Aubry

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publié le 18 novembre 2010 à 0h00

Benoît Hamon n’est pas un homme sans qualités. Le jeune (43 ans) et ambitieux porte-parole du PS affiche une évidente agilité intellectuelle, une grande aisance d’expression sur un registre sombre, une pugnacité flirtant avec le vindicatif, une ligne idéologique presque trop cohérente. Si l’on ajoute à cela qu’il est plutôt bien de sa personne et ne donne pas le sentiment d’être taraudé par le doute métaphysique, cela constitue somme toute un ensemble d’atouts enviable.

Il a malheureusement trois défauts dont les conséquences dépassent largement sa propre personne : il confond méthodiquement sa fonction de porte-parole du Parti socialiste avec son rôle de chef de file de l’aile gauche socialiste, ce qui nuit gravement à la clarté des positions de son parti ; il exprime de façon moderne des thèses archaïques (protectionnisme, nationalisation, étatisme à tout va) qui renvoient le PS à ses convictions des années 70, avant l’expérience du pouvoir ; il incarne, sans doute avec sincérité, un déni obstiné des réalités, ce qui est le plus grave.

Le débat sur la réforme des retraites illustre les inconvénients de cette confusion des rôles. Alors que le PS était laborieusement parvenu à une clarification et que Martine Aubry avait même réussi, lors d'un bon A vous de juger à exprimer ces positions de façon compréhensible, il a ruiné ces efforts en avançant que tout serait renégociable en 2012, façon de dire qu'aucun choix n'était définitif ou garanti. Ce jour-là, Benoît Hamon a