François Fillon a ouvert la bouche dans l’enceinte de l’Elysée, et les députés UMP en ont été tout retournés. La scène s’est déroulée hier, lors du déjeuner offert par Nicolas Sarkozy aux parlementaires de la majorité. D’habitude, le chef de l’Etat monopolise la parole et fanfaronne sur tous les sujets d’actualité. Mais, cette fois-ci, pour la première fois de mémoire d’élu, le Président a laissé s’exprimer le Premier ministre, d’habitude silencieux à ses côtés.
Et Fillon en a tiré parti pour faire la leçon à ceux qui voulaient maintenir l'avantage fiscal accordé aux jeunes mariés. «Je profite que nous sommes réunis pour vous demander d'être raisonnables dans votre volonté dépensière, et de ne pas adopter des amendements qui coûtent des milliards», a déclaré le Premier ministre.
«Posé». Le nouvel équilibre des tâches au sommet de l'Etat, vanté mardi soir par Sarkozy lors son intervention télévisée, ne serait donc pas une promesse en l'air ? Le Président avait parlé de «mieux se répartir les rôles» et promis de changer de «style». Donc de revenir à une conception plus traditionnelle de la Ve République, avec un Président en retrait et un Premier ministre qui dirige. Et la majorité, qui adorerait croire à une telle histoire, ne voit maintenant plus que cela.
«On a pu voir que la relation entre le président de la République et le Premier ministre était particulièrement confiante, conviviale, chaleureuse», a commenté l