INTOX
Taper sur le pouvoir, tout en cognant de l'autre main sur le Parti socialiste. La position de François Bayrou impose une certaine gymnastique. Concernant les retraites, le président du Modem s'efforce de faire preuve d'une égale sévérité vis-à-vis de la réforme gouvernementale et du contre-projet socialiste : «Le PS a avancé deux idées conjuguées, qui sont très dures, disait-il le 31 octobre sur Europe 1. La première, c'est l'allongement de la durée de cotisation y compris au-delà de 41,5 ans. Et la deuxième chose, c'est qu'on va augmenter les pénalités pour ceux qui n'ont pas de carrière complète. L'un conjugué avec l'autre, ça fait une proposition presque aussi dure que celle du gouvernement.» Des propos déjà tenus le 24 septembre sur France 2, puis le 18 octobre sur France Inter : «Le PS envisage d'aller au-delà de 41,5 ans et, plus grave, ils disent qu'il faudra augmenter les pénalisations. Si vous augmentez les pénalisations, ça veut dire que ceux qui partent avant d'avoir leurs annuités partent avec des retraites extrêmement basses.»
DESINTOX
La première partie de l’affirmation de Bayrou est exacte : après avoir longtemps promis de revenir, en cas d’accession au pouvoir, sur l’allongement des durées de cotisation prévu par la réforme Fillon en 2003, le PS a finalement intégré cet allongement dans son projet de contre-réforme des retraites. Il faudra avoir 41,5 ans de cotisations en 2020 pour prétendre à un