Il n’attendra pas gentiment qu’on vienne l’égorger. On veut sa peau, il se bat. C’est à cette tragique extrémité qu’en est réduit Patrick Devedjian, ex-ministre sarkozyste. Mais aussi, pour son malheur, élu des Hauts-de-Seine. Ecarté du gouvernement dimanche dernier, déboulonné lundi de la présidence de la fédération départementale de l’UMP, il voit venir le coup de grâce : on se prépare à l’éliminer, en mars 2011, de la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine, le plus riche des départements français.
Alors Devedjian accuse. Avec le soutien actif du chef de l'Etat, son père, Jean Sarkozy, élu du canton de Neuilly-Sud, serait coresponsable d'une «campagne orchestrée». Dans une interview publiée vendredi dans le Monde, Devedjian raconte «la véritable histoire» de sa défaite à l'élection à la présidence de la fédération.
«Altercation». Le 15 octobre, le chef de l'Etat le «convoque en urgence» pour lui dire combien il est «mécontent» que des candidats se présentent contre son fils Jean aux élections internes de l'UMP-Neuilly. Chef du parti dans le 92, Devedjian proteste qu'il n'y est pour rien. Sans convaincre. Menaçant, Sarkozy promet «une surprise». De fait, quelques jours plus tard, des conseillers de l'Elysée auraient téléphoné aux responsables locaux de l'UMP pour les inviter à voter et à faire voter Jean-Jacques Guillet, ex-proche de Pasqua, «qui venait, oh surprise, de se déclarer». Dan