Il a fait dans le rustique et le solennel. «C'est pourquoi, dans ce petit coin de Bourgogne, je suis venu vous annoncer ma candidature à la présidence de la République française.» C'est au milieu des siens, militants et élus locaux, dans la salle des fêtes de Frangy (Saône-et-Loire), les pieds dans la terre bressane et «à une encablure des lieux que François Mitterrand aimait voir et revoir», qu'Arnaud Montebourg a lancé samedi, dix-huit mois avant la présidentielle, sa marche vers l'investiture socialiste.
Dans une ambiance terrienne et familiale, mais sous de glorieux auspices : les députés du tiers état, les «soldats de la 2e DB» et les fondateurs, en 1964, de la Convention des institutions républicaines, au premier rang desquels… Mitterrand, encore ! Car c'est à une révolution qu'appelle le député : «La France n'a pas besoin d'un gestionnaire de moindre mal», ni «d'une énième rustine sur les tuyaux percés de l'économie mondiale et de la politique française». Une radicalité censée, alors que Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn ne sont pas sortis du bois, le différencier et lui assurer des parts de marché. Dans un discours écrit et plutôt charpenté, l'architecte des primaires devenu compétiteur égrène «vingt-deux années de combats». Et dessine un changement en quatre actes : «mutation écologique»,«renouveau productif et industriel»,«VIe République» et instauration d'u