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Libération
EDITORIAL

Douteux

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publié le 24 novembre 2010 à 0h00

«Amis pédophiles, à demain !» On comprend bien, en écoutant l'enregistrement des propos tenus par Nicolas Sarkozy, que le salut est au second degré, de même que le parallèle qu'il établit entre son propre sort et celui de journalistes qu'on soupçonnerait de pratiquer la pédophilie n'est pas une accusation, mais une sorte de métaphore, fort étrange au demeurant. On comprend encore que le Président puisse ressentir une forte irritation, alors que dans l'affaire de Karachi, comme nous l'avons écrit plusieurs fois, aucune preuve sérieuse ne vient démontrer qu'il aurait participé à un financement illégal. Pourtant, cette comparaison, outre qu'elle sied mal au «nouveau Sarkozy» dont il souhaite qu'on parle désormais, est de toute évidence douteuse. Elle vient surtout ponctuer un réquisitoire contre les journalistes qui pose question. Comme le journal intitulé «les Médias» n'existe pas, chacun doit répondre pour lui-même. Et donc répéter ici que dans l'affaire de Karachi, Libération, qui suit ce dossier depuis le début et publie régulièrement des informations nouvelles, s'en tient strictement aux documents qui entrent en sa possession et se garde, justement, d'extrapoler. Au vrai, fait-on le procès des dérapages médiatiques, ou bien, de manière plus contestable, celui de la curiosité légitime qui anime nos enquêteurs et ceux des autres journaux ? Il est une manière simple de régler le différend : rendre publiques toutes les pièces afférentes à l'affaire. On quitte