Marine Le Pen conduit un boys band. Celui de ses fans, reconnaissables à leurs tee-shirts bleu marine barrés du slogan «les gars de la Marine». Ils s'empilent sur une table à l'entrée de la grande salle de ce restaurant strasbourgeois. La benjamine des trois filles du chef et candidate à la succession paternelle y bat campagne devant une petite centaine d'adhérents. «Il a fait combien Gollnisch [présent dans la même ville quelques jours auparavant, ndlr] ?» interroge la vice-présidente du FN. Au décompte des têtes, Marine Le Pen l'emporterait sur Bruno Gollnisch avec exactement 185 personnes présentes selon son staff contre seulement une soixantaine pour son rival. Après une quarantaine de déplacements, elle se dit «optimiste» au vu des affluences constatées dans ces dîners-débats ou apéritifs entre sympathisants frontistes. Même si, au final, la partie risque d'être plus serrée que prévu. Marine Le Pen ne prendra pas la présidence du FN avec un score de maréchal. «De toute façon, cela sera mieux ainsi. Il ne faut pas humilier Gollnisch», explique un de ses proches.
Dynamique. Parti de très bas, Gollnisch bénéficie davantage d'une dynamique de campagne que son adversaire, en butte aux attaques violentes de groupuscules radicaux issus de sa famille politique. Alors elle s'emploie à marquer sa différence. Pas question pour elle «d'être candidate à la présidence de la République si je ne suis pas présidente du FN», af