Paru en dernière page de «Libération» du 27 novembre 2010.
On va prendre au sérieux Patrick Sébastien. On va oublier cinq minutes les Viens boire un p’tit coup à la maison, les chansons à quéquette et les fins de mariage trop arrosées qui se terminent sur la Fiesta. On va aussi laisser de côté les kilos de coupures de journaux à son sujet. «Les journalistes écrivent tellement de conneries», affirme l’intéressé. Dont acte. C’est dit sans agressivité. Et c’est de bon conseil : dans la presse, mieux vaut tenir l’information de la bouche du cheval.
Il reçoit dans un bureau sobre, lampe design, rien dans le goût télé qui brille. Il tutoie automatiquement, et ne se formalise pas qu'on n'ait pas l'habitude de faire pareil. C'est sans plus de chichis qu'il avait lancé en mars son «mouvement humaniste», le Dard, pour «droit au respect et à la dignité». Ricanement général sur le sigle. Quant à l'idée d'organiser un «rassemblement citoyen et humaniste», qui fédérerait les idées des gens pour en faire «un livre de promesses» à destination des candidats à la présidentielle, elle a été accueillie sur le mode : mais de quoi il se mêle, cet animateur ? «J'ai toujours fait de la politique, se défend-il. A ma manière, sournoisement, mais j'ai un auditoire qui me suit.» La manière, là, n'était sans doute pas la bonne : quatre mois plus tard, Sébastien fermait le site du Dard, croulant sous les insanités.
L'animateur a beau dire que