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Libération
TRIBUNE

Les ministres de la diversité enivrés de médias

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publié le 30 novembre 2010 à 0h00

Après Rachida Dati l’an passé, c’est au tour de Fadela Amara et de Rama Yade de passer à la trappe. Curieusement, ces départs qui sonnent comme un formidable échec n’ont donné lieu qu’à des commentaires superficiels, comme si on hésitait à aborder le problème de la diversité sous l’angle politique. Ce ne sont pas pourtant les explications qui manquent.

Première interprétation : la diversité était un gadget politique au même titre que l’ouverture dont elle était en quelque sorte le sous-produit. Mais cette explication est trop courte. Certes, Nicolas Sarkozy cherchait à faire un coup politique. Mais ce coup fut très bien perçu par l’opinion y compris par la gauche interloquée par tant d’audace.

Deuxième interprétation : l'échec de ces personnalités s'explique par leur inexpérience politique et non par leur origine. Deux d'entre elles étaient dans la mouvance associative tandis que la troisième était fonctionnaire au Sénat, et aucune d'entre elles n'avait eu de réelle expérience d'élue locale régionale ou nationale. Le résultat est qu'elles ont toutes entretenu des rapports détestables avec leurs administrations respectives ou leurs ministres de tutelle quand elles en avaient, entraînant notamment dans leurs cabinets des démissions en chaîne inconnues jusque-là. Très vite, elles ont été marginalisées. Rachida Dati a été la première garde des Sceaux de la Ve République à ne pas porter une réforme constitutionnelle devant le Parlement. Fadela Amara a été neutralisée par