Député et président du conseil général de l'Isère, André Vallini est un proche de l'ancien premier secrétaire François Hollande. Il juge sévèrement l'initiative de la candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 et fustige une direction socialiste qu'il juge «débordée».
Que pensez-vous de la déclaration de candidature de Ségolène Royal ?
Ségolène Royal est fidèle à elle-même : imprévisible et incontrôlable. C’est ce qui a pu faire sa force en 2006-2007, mais aujourd’hui je ne suis pas sûr que ça séduise encore autant les militants et les sympathisants. En effet, beaucoup souhaitent que Ségolène Royal, comme tous les autres prétendants d’ailleurs, se conforme à une discipline collective, celle du Parti socialiste. Le problème, c’est que la direction ne semble plus maîtriser le dispositif des primaires et il faut donc absolument le recadrer.
Martine Aubry n’est tout de même pas responsable des initiatives de Ségolène Royal…
Non, bien sûr. Mais en moins d’une semaine, on a vu l’initiateur des primaires, Arnaud Montebourg, donner un coup de pied dans le calendrier qu’il avait lui-même élaboré et Ségolène Royal, présentée par Martine Aubry comme partie du fameux «pacte à trois», le faire voler en éclat, infligeant par là même un démenti cinglant à la première secrétaire ! A ce rythme, les primaires vont se transformer en machine infernale et bientôt en machine à perdre.
L’équipe de Martine Aubry vante pourtant un parti remis au travail, et joue la carte de la «responsabilité»…
Je suis perplexe. Les textes s’accumulent et les conventions se succèdent, mais la participation des militants ne cesse de diminuer. En fait, toutes ces réflexions, même si elles sont intéressantes, semblent un peu virtuelles et n’impriment pas d