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Libération
Récit

Primaires : Royal brusque ses rivaux

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La présidente de la région Poitou-Charentes veut hâter le choix du candidat socialiste pour la présidentielle. Et interroge la motivation de ses concurrents.
publié le 3 décembre 2010 à 0h00

C'est ce qui s'appelle tenter de pousser l'avantage. Quarante-huit heures après les avoir pris à revers avec sa candidature aux primaires, Ségolène Royal accentue la pression sur ses camarades Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn. La voilà qui, désormais, préconise d'avancer la date de désignation du candidat. Et, du même coup, le calendrier adopté par le parti pour préserver la possibilité d'un retour de DSK, contraint jusqu'au G8, en juin à Deauville, à un devoir de réserve. «Les conditions sont nouvelles, estime l'ex-candidate redevenue candidate. La droite est en ordre de marche. Le bon calendrier, c'est avant l'été. Indépendamment des candidats, de la situation de Dominique. Si on a notre candidat avant l'été, c'est quand même mieux qu'à l'automne.» Voilà donc Royal qui rejoint François Hollande sur la même ligne argumentaire : remettre en cause le timing prévu, soit un dépôt des candidatures en juin, pour un vote et une désignation en novembre. Bien sûr, il ne s'agit pas de faire passer sa destinée particulière avant l'intérêt général. Pas son genre. Et c'est moins en compétitrice qu'en gardienne du temple des primaires que se pose Royal, qui ferait presque don de son corps électoral à la démocratie socialiste : «Je n'ai pas voulu que les primaires soient gelées, reportées, qu'il y ait de fausses primaires, des arrangements réels ou supposés», dit-elle. Sans ignorer qu'en politique, le ridicule peut tuer : «Si en plus on n'est pas capa