Incarnation d’une ligne anti-indépendantiste dure en Nouvelle-Calédonie, puis artisan, avec d’autres, dont Jean-Marie Tjibaou, des Accords de Matignon de 1988 qui ont ramené la paix sur le Caillou, l’ex-député (RPR puis UMP) Jacques Lafleur est décédé, samedi, d’un arrêt cardiaque à son domicile dans l’Etat australien du Queensland. Il avait 78 ans. Hier, le territoire français du Pacifique a rendu un hommage quasi unanime à cette figure tutélaire des Caldoches, ces Calédoniens d’origine européenne.
Nicolas Sarkozy a salué celui qui a «toujours su, lorsque l'essentiel était en jeu, tendre la main à ses adversaires pour éviter le retour des violences et la division de la Nouvelle-Calédonie». Lionel Jospin a rendu hommage au responsable politique qui «sut dépasser les préjugés de son camp», tandis que Martine Aubry a parlé d'un «homme de courage, de conviction et responsable politique visionnaire».
Né le 20 novembre 1932, personnage énigmatique, amateur de golf et de bon vin, ce fils de sénateur, enrichi dans le nickel, s’était lancé en politique tardivement, après une vie insouciante et festive entre Paris et Nouméa. Fondateur du Rassemblement pour la Calédonie dans la République, il entre à l’Assemblée nationale en 1978. Lors des violences entre «légalistes» et indépendantistes kanaks au début des années 80, Lafleur a défendu une politique hermétique à toute négociation avec le FLNKS. Pourtant, après l’assaut sanglant par l’armée française de la grot