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Libération
Enquête

Villepin, chantant de solitude

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Le chef de République solidaire a réuni un millier de partisans à Paris. Malgré le débauchage de plusieurs de ses amis par Nicolas Sarkozy, il revendique la force que lui donnerait l’isolement.
Dominique de Villepin. (Laurent Troude)
publié le 6 décembre 2010 à 0h00

Héraut de l'antisarkozysme, mais toujours membre de l'UMP, Dominique de Villepin avance tout en paradoxe. Il compte, parmi ceux qui ne renoncent pas à se dire ses amis, quelques piliers du gouvernement. De Bruno Le Maire à Jean-François Copé, de Georges Tron à Alain Juppé, ses anciens compagnons de route se sont mis au service du chef de l'Etat pour travailler à sa réélection. Villepin, lui, a réaffirmé samedi, devant les cadres de son parti, République solidaire, qu'il avait l'ambition «d'incarner une alternative» pour 2012. Une déclaration de candidature ? «Nous aurons l'occasion d'en reparler […] c'est donc à partir de ce que je crois être l'intérêt général que je prendrai mes décisions», élude l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

«Girouettes». Le discours prononcé devant un millier de villepinistes prêts à en découdre n'a pas levé l'ambiguïté. Villepin n'a donc pas coupé les ponts avec sa famille politique. Lâché par la porte-parole de son mouvement, Marie-Anne Montchamp, Villepin assume sa solitude : «C'est une très bonne compagne pour le gaulliste que je suis.» Il s'est taillé un franc succès, samedi, quand il a raillé «ces girouettes qui n'ont jamais tourné aussi vite», référence au débauchage de plusieurs de ses amis. «Pardonnons-leur, c'est à cause du vent», a-t-il ironisé, toujours soucieux de ménager ceux qui ont rejoint le chef de l'Etat. «Sa solitude, c'est sa force», assure l'un de se