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Libération
Enquête

Au barreau de Paris, des députés un peu trop portés sur la robe

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La Commission sur les conflits d’intérêts pointe les cas de parlementaires devenus avocats d’affaires sans en avoir les compétences, pour exercer une activité de lobbyiste.
Jean-François Copé. (© AFP Joel Saget)
publié le 7 décembre 2010 à 0h00

Les décideurs politiques de tous bords enfileraient-ils la robe noire des avocats pour rentabiliser leur carnet d'adresses dans des activités de lobbying ? Le sujet préoccupe la Commission de réflexion sur la prévention des conflits d'intérêts, qui remettra son rapport avant le 31 décembre. Concurrencés au cœur même de leur activité, les lobbyistes en appellent au sens des responsabilités : «Les personnalités politiques qui deviennent avocats pour en réalité exercer discrètement l'activité de lobbyiste [en profitant du secret professionnel dû aux avocats, ndlr] devraient mieux tenir compte de l'évolution de notre métier. Ces dernières années des principes se sont imposés, au premier rang desquels la transparence», assure Nicolas Bouvier, à la tête de la commission déontologie de l'Association française des conseils en lobbying.

Obligations. Pour l'actuel bâtonnier de Paris, Jean Castelain, «sur les 22 300 avocats du barreau, environ 80 personnalités ont eu une carrière politique» avant de prêter serment. Certaines de ces vocations tardives sont notoires, d'autres moins. Dans l'annuaire du barreau de Paris, on trouve les noms des socialistes Jean Glavany et Pierre Joxe ; des UMP Dominique Perben, Dominique Paillé, Jean-François Copé, Dominique de Villepin, Manuel Aeschlimann, Frédéric Lefebvre, Pascal Clément, Rachida Dati ; du centriste Hervé de Charette ou du vert Noël Mamère.

Mais «ce phénomène englobe des cas bien différents, prév