L'appel d'Eric Cantona à retirer l'argent des banques a suscité un vif engouement : «Cantona a dit qu'il trouvait ridicule de défiler dans la rue pour les retraites et qu'il fallait attaquer le système capitaliste en retirant l'argent des banques, résume un retraité. C'était présenté de façon un peu marseillaise, mais ça s'est mis à diffuser sur Internet.» «C'est scandaleux que les banques spéculent et nous fassent payer des agios !» s'insurge un électeur de Nicolas Sarkozy. «On a renfloué les banques et elles font toujours autant de profit !» s'indigne un ouvrier, qui vote socialiste, dans la Nièvre. «Cantona a raison sur le fond, témoigne une commerciale, mais concrètement, on fait comment ? C'est impossible de retirer tout son argent ! Faut demander à sa banque trois jours avant, etc.» «Moi je ne l'ai pas fait parce que je n'y ai pas cru», lâche une femme. «Si on suit Cantona, objecte un Provençal, il faut tout acheter avec l'argent et se faire voler au coin de la rue ? Mais il ne se rend pas compte, à Marseille, en cinq minutes, on vous pique tout ! De toute façon il n'est pas crédible, il gagne des millions, il est le premier à profiter du système capitaliste !»
Si la «révolution Cantona» a fait un flop, c'est qu'elle n'était pas crédible. Elle pose néanmoins une question : «Cantona, c'est de l'anecdote, mais il a mis le doigt sur le problème des marchés financiers qui dirigent le monde et qui ont plus d'