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A Corbeil, Dassault reprend de la voix

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Municipale . Jean-Pierre Bechter, candidat UMP et bras droit du sénateur, a conservé la mairie dimanche.
Jean-Pierre Bechter (à droite) le 10 octobre 2009, félicité par son prédécesseur Serge Dassault, après son élection en tant que maire de Corbeil-Essonnes (AFP Bernard Gaudin)
publié le 14 décembre 2010 à 0h00

«La gauche doit tirer les enseignements de cet échec. Ce qui se passe à Corbeil-Essonnes doit nous faire réfléchir sur la fragilité de notre démocratie.» Devant ses soutiens rassemblés dimanche soir sur les marches de l'hôtel de ville, le communiste Bruno Piriou a le ton grave. Pour la cinquième fois depuis 1995, la gauche a échoué à reprendre cette commune de 40 000 habitants au sénateur UMP Serge Dassault : 53,7% pour la liste de Jean-Pierre Bechter, maire depuis 2009 et bras droit de l'industriel, contre 46,3% pour la «gauche unie» de Piriou.

Il y a un an, il avait manqué 27 voix à la gauche. Cette fois, ce sont 728 électeurs de plus pour une droite pourtant discréditée par deux annulations, celle de la municipale de 2008 pour «dons d'argent», puis celle de 2009 pour avoir inscrit le nom de Serge Dassault, alors inéligible, sur les bulletins de vote. Une droite discréditée aussi par les soupçons d'achats de voix et de clientélisme qui ont rythmé la campagne. Résultat : une participation en berne ; 53% des électeurs n'ont pas voté dimanche.

«La crise économique, sociale et politique crée de l'abstention», pointe Piriou, qui interpelle les dirigeants nationaux à s'intéresser au cas de Corbeil-Essonnes pour les futures élections. Même si la droite est affaiblie, dans un climat de ras-le-bol général, les électeurs ne suivent pas automatiquement la gauche si l'unité n'est pas prise au sérieux et si le projet porté n'apparaît pas crédible.