«Et sur son visage se lisait la marque de la trahison…» Sur un ton faussement théâtral, le député-maire de Vannes François Goulard, commente à la manière de Georges Feydeau l'entrée de Marie-Anne Montchamp au gouvernement. «Et trahi par une femme, en plus !», ajoute ce villepiniste, surjouant le vaudeville. Le dimanche 14 novembre, la députée du Val-de-Marne, porte-parole de République solidaire, le mouvement de Dominique de Villepin, est passée avec armes et bagages dans le camp de Nicolas Sarkozy en devenant secrétaire d'Etat auprès de Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale. «François Fillon m'a appelée le dimanche à 17 h 10, raconte-t-elle. Il souhaitait me confier un secrétariat d'Etat aux Handicapés», fonction que Marie-Anne Montchamp avait déjà assumée en 2004-2005 dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. «On a alors parlé de façon plus large des laissés-pour-compte de la République, poursuit-elle, de la réforme de la dépendance, et il est apparu plus simple de reprendre le même périmètre que celui du ministère de Roselyne.»
En passant à l’ennemi, la députée du Val-de-Marne a rejoint le camp des pestiférés de la politique : celui des traîtres. Où l’on retrouve Eric Besson, qui a, en 2007, trahi le camp socialiste pour rallier Sarkozy en pleine campagne présidentielle. Ou Jean-Pierre Soisson, fondateur du Parti républicain de Valéry Giscard d’Estaing, devenu en 1988 min