Le destin des têtes couronnées est souvent extraordinaire. On se souvient de Louis XVI, décapité en janvier 1793 place de la Révolution, d’Henri II qui reçu la pointe d’une lance dans l’œil lors d’un tournoi, de son aïeul Charles VI qui perdit la tête (au figuré) lors d’un incendie et mourut fou quelque temps plus tard… Il faudra désormais ajouter Henri IV dont le crâne momifié vient d’être authentifié à «99,999999999% de certitude» par une équipe d’une vingtaine de chercheurs à l’issue d’une extraordinaire enquête journalistique réalisée par Pierre Belet et Stéphane Gabet (1). Leurs travaux sont parrainés par Jean-Pierre Babelon, historien, biographe du plus populaire des rois de France, et par le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou et héritier de la famille royale.
Pour le commun des mortels, l'histoire du «bon roy Henri» s'achève rue de la Ferronnerie, dans l'après-midi du 14 mai 1610, lorsqu'un fanatique se jette sur le souverain et le frappe de plusieurs coups de couteaux. Henri IV meurt presque sur le coup, à 56 ans, après vingt ans de règne, laissant un royaume éploré et un fils mineur, le futur Louis XIII. Selon la tradition, la dépouille du défunt est embaumée après une autopsie succincte (les causes de la mort étant sans grand mystère), ses viscères et son cœur mis à part, et le corps couché dans un lourd cercueil de plomb couvert d'un drap d'or exposé dans la grande galerie du Louvre avant de rejoindre quelques jours plus