Menu
Libération
Reportage

Les anti-islam sans voile

Article réservé aux abonnés
Les assises du Bloc identitaire et de Riposte laïque ont réuni un millier de personnes, samedi à Paris. Une union rouge-brun qui a tenté de lisser son image en vain.
Un homme fait un discours lors des «Assises contre l'islamisation» à Paris le 18 décembre 2010. (© AFP Francois Guillot)
publié le 20 décembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 20 décembre 2010 à 7h20)

Quinze euros par tête. C'est ce qu'ont payé un millier de personnes ce samedi à l'Espace Charenton (XIIe arrondissement de Paris), pour engloutir des sandwichs saucisson, boire du pinard et avaler des discours radicaux. «Les assises contre l'islamisation de l'Europe» organisées par le Bloc identitaire et Riposte laïque (Libération de samedi) ont labouré l'idée que l'Europe est menacée par les musulmans, et qu'il faut résister.

Tirelire. Dress-code skinhead, cheveu ras, écharpes PSG. Dans la salle, les drapeaux sont tricolores, et les affichettes disent : «Ni charia ni burqa.» Dans un coin, dédicaces avec des livres aux noms évocateurs : Ces Maires qui courtisent l'islamisme ou la Mosquée Notre-Dame de Paris. Le vin coule du cubi, une grosse tirelire en forme de goret rose annonce : «Pour nos SDF, merci !»

Jean-Paul Gourévitch, essayiste, chauffe la salle : «Il faut arrêter de répéter qu’il y a 5 millions de musulmans en France, comme si cette communauté n’avait pas bougé depuis dix ans, ils sont 7,7 millions.» Selon lui, les journaux font croire que l’immigration «rapporte de l’argent» alors qu’elle coûte 2 points de PIB par an. Applaudissements.

11 heures. Dehors, une contre-manifestation est prévue, mais le dispositif policier est suffisamment dissuasif pour reléguer à 600 mètres une centaine de personnes (NPA, LDH, Indigènes de la République, notamment) qui scandent : «C'est pas le