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Libération
TRIBUNE

Pourquoi Marine Le Pen défend les femmes, les gays, les juifs…

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publié le 20 décembre 2010 à 0h00
(mis à jour le 20 décembre 2010 à 8h45)

«Non, tu n'as pas changé !» C'est la chanson qu'entonnent en chœur journalistes et politiques quand Marine Le Pen s'en prend à ces musulmans que l'on voit prier, faute de lieux de culte, sur la voie publique : «Pour ceux qui aiment parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation, on pourrait en parler pour le coup.» Sans doute s'inquiète-t-on à grand bruit de ce retour fracassant ; mais l'agitation trahit aussi un soulagement. Quand les lignes politiques bougent, l'extrême droite serait «toujours la même» : on retrouve, s'exclame presque Libération en une, «le FN de papa» !

«Je suis très surpris de l'étonnement de certains, s'amuse Brice Hortefeux, il s'agit en réalité de propos très classiques tenus par son père. Elle s'inscrit dans la filiation.» On goûtera l'ironie d'un ministre, condamné pour propos racistes, qui s'apprête à lancer un Observatoire du racisme pour s'ériger sans rire en rempart improbable contre les idées du Front national. Quand chacun s'emploie aujourd'hui à dénoncer l'extrême droite, assurément infréquentable, la droite gouvernementale n'apparaît-elle pas, pour le coup, fréquentable ? Ce qui n'empêche pas Jean-François Copé de réclamer le retour du «grand débat sur l'identité nationale». Dans un souci non moins républicain de combattre le «danger électoral» du FN, le secrétaire général de l'UMP préconise la «fermeté» : «A nous d'être très offensifs, à l'i