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Libération
Rétrospective

2010, l'année du point Godwin

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«Méthodes fascistes», «style Goebbels», «climat très Vichy»... Les politiques ont, cette année, manié à tort et à travers la référence historique aux «heures sombres de notre Histoire».
publié le 23 décembre 2010 à 10h10

«Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison avec les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1.» Bien connue du Web, cette hypothèse formulée par l'Américain Mike Godwin, s'est surtout vérifiée auprès des politiques en 2010. A propos du débat sur l'identité nationale, du tour de vis sécuritaire de Nicolas Sarkozy, des médias en ligne dans l'affaire Bettencourt, ou comme ça pour rien, pour l'outrance, nombreux sont ceux qui ont manié à tort et à travers la référence historique aux «heures sombres de notre Histoire». Petite distribution de points Godwin.

Dernier dérapage en date: Marine Le Pen, en campagne interne pour la tête du Front national, qualifiant, en meeting à Lyon, le 10 décembre, «les prières de rue» de musulmans, «d'Occupation», sans «blindés» ni «soldats», mais d'«Occupation tout de même».

Plus tôt dans l'année, c'est Mediapart, en pointe dans les révélations du feuilleton Bettencourt, qui a été visé par une rafale de points Godwin tirée depuis l'UMP. Ainsi, Xavier Bertrand, alors patron du parti, pour voler au secours d'Eric Woerth, s'emporte début