Il y a un an, Jean-Luc Mélenchon se battait pour construire des alliances aux régionales entre son Parti de gauche (PG), le PCF et le NPA d'Olivier Besancenot. Pas de caméras. Pas de plateaux télés. Le député européen n'était qu'un simple «ex» du PS, chef d'un petit parti de la gauche radicale. Douze mois plus tard, le voilà régulièrement invité dans les émissions d'«infotainment», friandes du verbe haut et fort de celui qui s'autoproclame «tribun du peuple» et «assume» une certaine dose de «populisme». Il a été l'hôte de Michel Drucker. Son dernier livre Qu'ils s'en aillent tous ! (Flammarion) est un succès en librairie. Pour 2012, il oscille entre 6% et 8% dans les sondages. «Candidat de fait», Mélenchon n'attend plus que le top départ des communistes pour endosser le costume du représentant Front de gauche à la prochaine présidentielle.
«Centre de gravité». Forcément, une émergence médiatique aussi soudaine devait coller une nouvelle étiquette sur le dos de l'ancien de la rue de Solférino : Mélenchon, «idiot utile» de Nicolas Sarkozy. Le rôle de l'encombrant allié, capable, en tapant sur ses anciens camarades, de diviser la gauche et aider indirectement le chef de l'Etat à rempiler dans seize mois. «C'est absurde et injurieux à mon égard, se défend Jean-Luc Mélenchon. Cela voudrait dire qu'il n'y aurait, à gauche, aucune autre alternative au PS ! Dans ce cas-là, à quoi servent les élections ? »