Le député PS Jean Mallot, 58 ans, a créé son site de campagne (1). Une désopilante parodie de ceux des autres candidats aux primaires socialistes, avec déclarations, comité de soutien et vidéos se concluant toutes par «Je suis Jean Mallot et j'approuve ce message», façon présidentielle américaine de 2008.
Vous êtes le plus ancien candidat déclaré, et pourtant personne ne cite votre nom quand on parle des primaires socialistes…
Je suis le plus ancien : j’ai lancé mon appel le 18 juin 2009. Il est clair que ma candidature fait peur. Il y a des instructions de l’Elysée pour que l’on n’en parle pas. Mais c’est aussi ce qui va me permettre de ménager un effet de surprise.
Quand avez-vous compris que votre candidature faisait peur à Nicolas Sarkozy ?
Quand l’Elysée s’est mis à multiplier les sondages. Un signe d’affolement que j’ai pu mesurer après ma première vidéo, qui a été visionnée par plus de 20 000 personnes. Dans ce clip, j’explique qu’il faut un grand président pour la France.
N’est-ce pas déloyal d’attaquer le Président sur sa petite taille ?
Ce n’est pas sa taille, c’est sa stature que je mets en cause. Il n’est pas à la hauteur. Il se croit obligé de mettre des talonnettes. Dans le second clip, j’explique qu’il faut un président sérieux. Pas quelqu’un qui insulte les gens au Salon de l’agriculture, qui expulse les Roms ou qui fait lanterner les Français pendant cinq mois pour un faux remaniement. Dans mon troisième clip, je parle d’un président qui rassemble. Lui, il divise ; moi, je rassemble.
Comment, au PS, a-t-on accueilli votre candidature ?
Regardez mon comité de soutien : tous sont derrière moi !
Même Martine Aubry ! Est-il exact qu’elle vous appelle «président Mallot» quand elle vous croise ?
Tout à fait vrai. Mais je le lui ai dit : le soir de mon élection, pour un premier quinquennat - j’ai l’intention d’en faire deux -, elle est la première personne que j’appellerai.
Elle pourrait être votre Premier ministre ?
Si