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Libération

La Françafrique colle aux basques de la famille Bongo

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Après le scandale Elf puis l’affaire des «biens mal acquis», les soupçons de financement de la vie politique française plombent le clan gabonais.
publié le 31 décembre 2010 à 0h00

«Omar Bongo était le président africain préféré de la France.» Ce commentaire d'un diplomate américain, sur une note de juillet 2009 dévoilée par WikiLeaks et mise en ligne mercredi par le quotidien espagnol El País, insiste sur un rapport d'amitié largement fondé sur l'argent.

A la tête d’un micro-Etat pétrolier de 1,4 million d’habitants, Omar Bongo a incarné la Françafrique, se montrant généreux avec Paris, qui l’a longtemps soutenu. Bongo est mis en selle en 1967, à la grande époque de Jacques Foccart, conseiller de Charles de Gaulle. Il cultive des liens d’amitié avec Valéry Giscard d’Estaing puis «Papamadi», le surnom de Jean-Christophe Mitterrand quand il était le conseiller Afrique de son père à l’Elysée (1983-1992). Bongo a été si influent qu’il a obtenu la tête de deux ministres français de la Coopération accusés d’impertinence, le socialiste Jean-Pierre Cot en 1982 puis Jean-Marie Bockel en mars 2008.

«Le Gabon sans la France, c'est une voiture sans chauffeur, la France sans le Gabon, c'est une voiture sans carburant», écrivait Omar Bongo dans les années 80, au faîte de sa gloire et de sa puissance. Mais la relation fusionnelle, qui passait par l'exploitation du pétrole gabonais par Elf et le financement de partis politiques français par le Gabon, a mal fini. Bongo faisait semblant de ne pas y croire. «Si la France me lâche, je lâche la France», avait-il répondu à un journaliste qui l'interrogeait, alors que la relation entre les