Candidate présumée, Eva Joly l'est plus que jamais. Tout en reconnaissant «une période incertaine».«Il faut supporter que ça tangue un peu, personne ne pensait que ce serait une promenade de santé», confiait-elle récemment à Libération. Avec Nicolas Hulot, ce fut «une belle rencontre», a-t-elle relaté, le 17 décembre, au retour de son dîner avec l'animateur qui est aussi son rival putatif. Les deux présidentiables ont convenu de ne pas se présenter l'un contre l'autre. «Eva lui a dit sa motivation et sa détermination», précise son directeur de précampagne et eurodéputé, Yannick Jadot. Façon habile de marquer son rival à la culotte.

Vedette. Après des débuts en fanfare l'été dernier avec le retrait de la course de Cécile Duflot, Joly a connu un coup de mou à l'automne. Malmenée lors d'un débat télé par le bulldozer sarkozyste Nadine Morano, elle a vu Nicolas Hulot lui ravir la vedette aux assises de fondations d'Europe Ecologie-les Verts (EELV), à Lyon, le 13 novembre. Moins populaire que Nicolas Hulot, Eva Joly estime disposer d'une longueur d'avance en terme de légitimité politique. «La différence, c'est qu'élue eurodéputée en 2009, Eva Joly est une vraie femme politique, pas un objet de projection. Elle a fait deux campagnes, s'inscrit dans un mouvement et veut placer l'écologie au sommet des exécutifs», plaide Yannick Jadot. Et l'ex-juge de l'affaire Elf est «claire sur son opposition à Nicolas Sark