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Interview

Hollande : «Il n’y a pas de candidat providentiel»

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L’ex-patron du PS s’inquiète des dates choisies hier pour la primaire socialiste et n’exlut pas d’y participer.
L'ancien premier secrétaire du PS, François Hollande, le 19 août 2009 à La Rochelle. (AFP Xavier Leoty)
publié le 12 janvier 2011 à 0h00

Ancien premier secrétaire du PS, François Hollande, député et président du conseil général de Corrèze, critique le calendrier de la primaire socialiste à la présidentielle et définit le profil d’un bon candidat du PS pour 2012.

Martine Aubry a fait adopter hier un dépôt des candidatures à la primaire entre le 28 juin et le 13 juillet, et un vote en octobre. Qu’en pensez-vous ?

La formule qui avait ma préférence conduisait à un dispositif cohérent et connu avant l’été pour démarrer notre campagne dès l’automne : projet adopté, candidat choisi, alliances préparées. La direction du parti a préféré faire la part des choses entre ceux qui voulaient un calendrier long et ceux qui préféraient une désignation avant l’été. C’est sa décision, je la respecte.

Et l’argument selon lequel il faut retarder la désignation pour préserver le candidat?

François Mitterrand était-il un candidat surprise pour Giscard d’Estaing ? Faut-il cacher notre héros jusqu’à la primaire pour mieux le protéger ? Si l’on craint de s’exposer alors mieux vaut ne pas y aller.

Ce calendrier comporte-t-il un risque?

Le risque, c’est d’avoir des primaires réduites à trois ou quatre semaines pour la confrontation des personnalités et des orientations. Le risque, c’est d’avoir une rentrée - en septembre, au moment des sénatoriales - essentiellement associée à nos débats internes quand le pays attend des réponses et une incarnation.

Vous-même, quand ferez-vous votre choix ?

Je veux garder toute ma liberté. Une déclaration de candidature n’est pas un rite partisan, un passage obligé, un calcul tactique. C’est un moment où un candidat s’adresse à tout le pays. Il s’agit de prétendre à l’exercice de la fonction présidentielle et donc de délivrer une vision. Pas simplement une envie.

Le résultat des cantonales en Corrèze en mars sera-t-il déterminant?

C’est une évidence. La source de ma légitimité, c’est le s