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Libération
Interview

«L’écologie est de gauche, ça a toujours été une évidence»

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Dominique Voynet, maire de Montreuil et sénatrice de Seine-Saint-Denis :
La maire de Montreuil, Dominique Voynet à Nantes le 19 août 2010 (© AFP/Bernard Loubinoux)
publié le 13 janvier 2011 à 0h00

Dominique Voynet, sénatrice et maire Europe-Ecologie-les Verts (EELV) de Montreuil, analyse les enjeux de 2012 au regard de son expérience d’ex-candidate à la présidentielle et de ministre.

Deux fois candidate à la présidentielle, vous participiez lundi à un conseil politique autour d’Eva Joly, que lui avez-vous dit ?

Je veux contribuer à créer un climat rassurant, constructif et chaleureux autour d’Eva Joly, pour qu’elle puisse donner le meilleur d’elle-même, donner envie de la rejoindre, de partager son projet. Elle est déterminée, ce qui lui permettra d’aller jusqu’au bout. A nous de l’aider à ne pas se laisser déstabiliser par les petites phrases et les doutes d’un jour, à trouver après l’emballement des premières semaines sa nouvelle respiration. Comme dans un marathon…

L’hypothèse d’une candidature de Nicolas Hulot, c’est une menace ?

Il ne faut pas se laisser déstabiliser. En 2007, j’ai payé le prix de cette situation invraisemblable qu’a constitué l’interminable non-campagne de Nicolas. Il n’y a pas à attendre, à spéculer sur sa décision, mais, pour Eva Joly, à nourrir le désir de sa propre candidature. Le sien et celui des autres. Eva a une personnalité qui suscite l’intérêt, qui tranche, qui correspond à une véritable attente.

Derrière Nicolas Hulot, certains rêvent de faire émerger un camp de l’écologie face à la gauche et à la droite productivistes ?

Voilà une maladie bien française que cette tentation du «centre», que cette illusion selon laquelle les grands choix pourraient être consensuels, quelque part entre la droite et la gauche, qu’il suffirait d’argumenter pour convaincre, de dire des choses raisonnables pour susciter l’adhésion. Ce n’est pas vrai. Il y a eu Tapie pour explorer le centre gauche. Et Bayrou sur le flanc droit. Aujourd’hui, il y aurait une écologie du ni-ni ? Le