Marine Le Pen va succéder à son père à la tête du Front national (FN). Personne n’en doute, et surtout pas elle-même. En 2012, elle le remplacera aussi comme candidate officielle de l’extrême droite à l’élection présidentielle : la succession dynastique est d’ores et déjà assurée. Sa présence ne constituera cependant ni une surprise ni une bonne nouvelle. Marine Le Pen n’est pas moins dangereuse que son père et elle peut espérer faire un score comparable au sien.
L'année dernière, une mode frivole avait séduit la presse et les médias à son sujet : Marine Le Pen serait différente de son père, vaccinée contre les dérapages nauséabonds et les jeux de mots provocateurs. Elle ne serait pas, contrairement à lui, obsédée par la Seconde Guerre mondiale et par les guerres coloniales. On ne l'aurait jamais prise en flagrant délit d'antisémitisme ou de racisme. Jeune femme moderne, elle serait bien de son époque en matière de mœurs et de goûts. Pour un peu, on en aurait fait une lectrice typique de Elle ou de Gala. Elle aurait les atouts de son père - l'éloquence, le charisme, l'aplomb, la combativité - mais sans ses défauts et ses vices. Elle incarnerait l'extrême droite «light», l'extrême droite fréquentable.
Certains spéculaient déjà sur un destin à la Gianfranco Fini, venu du néofascisme pour devenir un respectable président de la Chambre des députés. D’ailleurs, quelques-uns caressaient déjà l’hypothèse de convergences - et pourquoi pas, à terme d’alliances - entre