Pour l’occasion les convives ont mis leur étiquette politique dans la poche. Seuls leurs états de service d’anciens ministres chargés de la politique de la ville semblaient compter. Hier, le titulaire actuel du poste, le centriste Maurice Leroy, a convié à un déjeuner tous ses prédécesseurs de droite comme de gauche, pour fêter le vingtième anniversaire du ministère de la Ville, créé en 1991 après les émeutes de Vaulx-en-Velin (Rhône) suite à la mort d’un jeune homme.
Effets. Dans la cour du ministère, Claude Bartolone, député (PS) et président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, explique avec une pointe d'humour qu'«il existe un syndicat des anciens ministres de la Ville. Chacun d'entre nous sait à quel point le job est difficile». Lui occupa la fonction de 1998 à 2002 au sein du gouvernement Jospin. La politique de la ville rend modeste car les mesures prises mettent beaucoup de temps à produire leurs effets, lorsqu'elles en produisent.Les ministres en place récoltent rarement eux-mêmes les résultats de leur travail.«Souvent on inaugure des choses lancées par nos prédécesseurs», précise Bartolone. Bref le ministère de la Ville n'est pas très indiqué pour booster sa carrière politique. «On a des expériences communes» commente Eric Raoult, député-maire (UMP) du Raincy (Seine-Saint-Denis). «C'est un ministère où l'on reçoit plutôt des pierres. Les bons moments sont rares. Il faut assumer tous les mauvais côtés de ce qu'il se passe da