Dès ce soir, Marine Le Pen, Bruno Gollnisch, et une poignée de hauts dirigeants du Front national connaîtront le verdict des urnes. La vice-présidente du FN et fille du chef part largement favorite pour succéder à son père à la tête du parti, face à celui qui fut, un temps, le «dauphin» désigné. Les résultats seront officiellement proclamés dimanche, au second jour du congrès qui se tient à Tours (Indre-et-Loire). La veille, Jean-Marie Le Pen aura quitté la présidence du FN qu'il a fondé en 1972 (lire page 4).
Les deux postulants rêvent d'une même chose : la perpétuation du parti. Si les 23 000 électeurs frontistes choisissent Marine Le Pen, le FN pourrait profondément changer. La fille du patron a toujours considéré que cette élection constituait une primaire pour désigner le candidat pour 2012. «Il s'agit donc également de se prononcer sur le projet politique que je porte», affirme-t-elle. Un projet qui passe par la «dédiabolisation» du parti d'extrême droite, ripoliné avec de nouvelles thématiques comme la défense de la laïcité et la lutte contre l'«islamisation» de la France, qu'elle souhaite voir légitimer par cette élection.
«Orphelin». Gollnisch entend, lui, d'abord réunir toute la famille d'extrême droite. «Je ne vois pas pourquoi la réconciliation serait impossible avec certains, alors qu'elle l'a été avec d'autres», explique-t-il, en référence à celle intervenue entre Bruno Mégret et Jean-Marie Le Pen pour