Les Britanniques étaient quelque peu interloqués. Que venait donc faire dans leur capitale le Premier ministre français, François Fillon, certes marié à une Galloise, à peine deux mois après la signature historique à Londres et en présence du président Nicolas Sarkozy de deux traités de coopération en matière de défense entre les deux pays ? Demander des sous pour sauver l'euro, avait prosaïquement conclu le quotidien conservateur The Times, après une interview du Premier ministre français. Que nenni, a rétorqué l'intéressé lors d'un discours devant la City, puis après un tête-à-tête avec son homologue britannique, le conservateur David Cameron. La presse britannique a mal compris, la France souhaite tout au plus «le soutien bienveillant, positif, voire enthousiaste du Royaume-Uni» pour les efforts d'harmonisation engagés par la zone euro, notamment en matière fiscale.
Et puis, de toute façon, a rappelé Fillon, «l'euro n'a pas besoin d'être sauvé, juste d'être défendu». Certes, certes, a répondu dans un sourire David Cameron. «Une zone euro forte est dans l'intérêt de la Grande-Bretagne, nous voulons que les pays de la zone euro surmontent leurs problèmes et nous serons des partenaires utiles», a-t-il affirmé. Mais, a-t-il rappelé, «le Royaume-Uni n'est pas membre de la zone euro, n'a pas l'intention de rejoindre la zone euro et n'a aucune intention de se laisser entraîner dans un nouveau mécanisme, ou de nouvelles procédures, ou encore