S’indigner, comme le propose Stéphane Hessel, ne serait pas suffisant, dit-on. Ce serait pourtant déjà mieux. Résister ne serait pas encore suffisant. Ce serait pourtant déjà beaucoup. Alors, nous battre pour une «nouvelle libération», ce serait très bien. Ne jouons pas avec les mots : la Libération, ce n’est pas la victoire de la Résistance, toujours trahie au lendemain de la victoire. La Libération réside en fait dans la Résistance elle-même jamais conclue, comme l’a justement déclaré le Conseil national de la Résistance.
Si l’Histoire a connu d’autres formes de mondialisation, jamais celle-ci n’a atteint la capacité de toucher immédiatement et jusque dans leur quotidien le plus privé chaque individu, qu’il s’agisse du droit au travail ou de la liberté de la presse. Ce sont les grandes institutions financières mondiales qui ont pris le pouvoir. Elles ont imposé la loi du profit et de la marchandisation. Qui gouverne aujourd’hui ? Et dans quel but ? La démocratie est en danger avec la dissolution de la souveraineté des peuples et de l’anéantissement des libres choix des citoyens qui finissent par ne plus croire dans la politique.
Face à la loi de l’argent mondialisé, l’Europe ne nous protège pas, la France non plus puisqu’au contraire, c’est un chargé d’affaires des puissances financières qui est à la tête du pays. Il faut donc résister : localement, grâce aux syndicats, aux collectivités territoriales, aux associations, aux réseaux, à Internet. Il s’agit d’un choix éthique :